Le tunnel du soir chez les enfants, c’est ce moment charnière où toutes les émotions de la journée se libèrent. Il marque la transition entre l’agitation de la journée et le calme du sommeil… sauf que souvent, calme et sérénité ne sont pas au rendez-vous!
Soyons honnêtes, à cette heure-là, les parents sont aussi fatigués ! Entre la journée de travail, les tâches domestiques et le stress, il est parfois difficile de garder son calme face aux petits débordés émotionnellement!
Dans ce guide, vous découvrirez :
- Pourquoi le tunnel du soir est un défi naturel
- Les erreurs fréquentes et comment les éviter
- Des stratégies concrètes et un planning type
Pourquoi le tunnel du soir est-il si difficile ?
Le « tunnel du soir », c’est cette période critique entre la fin de la journée et le coucher, où tout s’accélère… ou plutôt tout dérape. Cette tranche horaire entre 17 h et 21 h est une véritable épreuve pour de nombreux parents. Fatigue, pleurs, crises de colère, refus de collaboration, demandes incessantes… On se croirait parfois dans une zone de turbulences sans fin.
Et pourtant, ce moment n’a rien d’anormal car l’enfant est épuisé après une journée d’activités, souvent riche en stimulations physiques et émotionnelles et il s’agit d’une réponse normale au rythme biologique, émotionnel et psychologique de l’enfant.
•Le facteur biologique
Les enfants sont particulièrement sensibles à leur horloge biologique interne, aussi appelé « rythme circadien« .
Entre 18 h et 21 h, leur corps entre dans une phase naturelle de fatigue et de préparation au sommeil : la température corporelle baisse, l’hormone du sommeil (mélatonine) commence à être sécrétée
MAIS si l’enfant dépasse son seuil de fatigue, le corps compense en produisant du cortisol et de l’adrénaline , provoquant une surexcitation.
Ce que cela donne :
- L’enfant devient parfois hyperactif : il court partout, rit sans raison ou multiplie les bêtises.
- Il semble incapable de se calmer
- Il a des crises de larmes pour des raisons insignifiantes (ou sans raison apparente )
- Une incapacité à se concentrer ou à suivre des consignes simples.
- Une hypersensibilité émotionnelle (colère, frustration amplifiées).
•Le trop-plein émotionnel
La journée a été longue : séparation avec les parents, stimulation sociale (crèche, école), gestion des frustrations…
Les jeunes enfants ne savent pas encore exprimer clairement ce qu’ils ressentent. Toute la journée, ils accumulent des petites frustrations, des déceptions ou des moments de séparation .
En fin de journée, les tout-petits n’ont plus les ressources pour réguler leurs émotions et le soir venu, ils ressentent un besoin de libérer ces émotions refoulées .
- L’enfant peut réclamer constamment de l’attention ou faire des crises de colère.
- Il peut se montrer régressif (réclamer un biberon, vouloir être porté).
•Le besoin de reconnexion
Après plusieurs heures loin de leurs parents, les enfants ressentent un besoin urgent d’attention et d’amour . Ce besoin peut se manifester par :
- Une demande d’attention constante (« Maman, regarde-moi ! », « Papa, viens jouer ! »).
- De la jalousie ou des conflits avec les frères et sœurs pour attirer l’attention.
- Des comportements provocateurs, non pas pour « embêter » les parents, mais pour provoquer une réaction et s’assurer qu’ils sont toujours là .
Les erreurs fréquentes à éviter pendant le tunnel du soir
•Ignorer les signes de fatigue
Ceux ci (bâillements, frottement des yeux, diminution de l’activité) montrent que le coucher doit être proche
Si vous attendez trop longtemps, l’enfant risque de devenir surexcité, rendant ce coucher beaucoup plus difficile
•Proposer des activités trop stimulantes
Jeux dynamiques, écrans ou bagarres de coussins avant le dodo : mauvaise idée. Cela réveille l’enfant au lieu de le préparer au sommeil.
•Céder aux négociations infinies
Un dernier câlin, une dernière histoire, un autre verre d’eau… Cela peut vite transformer le rituel du coucher en marathon…un petit rituel peut être mis en place mais pas répété indéfiniment …
•S’énerver face aux crises
Ils peuvent résister au sommeil malgré tout
- Par peur de manquer quelque chose (« encore une histoire ! »).
- Par peur de se séparer de leurs parents ou par peur de la nuit (une veilleuse peut être utile dans ce cas )
Donc la dernière crise de la journée arrive ….les punitions ne feront qu’aggraver les choses … soyez diplomates mais fermes
Stratégies pratiques pour un tunnel du soir réussi
Les retrouvailles après la journée doivent être un moment privilégié, les enfants ont besoin de se reconnecter avec leurs parents après une journée de crèche ou d’école.
Accordez-leur 10 à 15 minutes de « temps exclusif » sans distraction (sans téléphone, par exemple).
Ce moment peut suffire à remplir leur « réservoir affectif » et à réduire les comportements de demande excessive.
Une bonne idée : un câlin prolongé !
Puis pour la suite, mettre en place une routine claire et sécurisante.
Les petits enfants aiment la prévisibilité, donc une routine bien établie les rassure et leur permet de se repérer dans le temps.
Un enchaînement d’activités toujours dans le même ordre (bain, pyjama, dîner, histoire, câlin, dodo) leur donne un cadre apaisant.
On peut afficher une frise illustrée des différentes étapes de la soirée pour les plus petits.
La fatigue est l’un des principaux déclencheurs des crises. Si possible, ajustez l’horaire du coucher ou proposez un moment calme avant le repas pour éviter que la tension monte et si un jour votre enfant est très fatigué, envisagez un dîner simple et rapide, suivi d’un rituel de coucher raccourci.
En conclusion
Ce passage chaotique peut être adouci grâce à une meilleure compréhension de ses mécanismes et une organisation adaptée.
Avec de la patience et de l’adaptation, ce moment deviendra peu à peu plus facile à gérer….rappelez vous que tout passe
